L’article 330

Descriptif technique

Fantaisie judiciaire en une seule longue scène, avec quatre personnages, tous masculins. Rôle principal : homme jeune, distingué, brillant causeur.

Argument

Procès pour outrage à la pudeur d’un honnête bourgeois qui a fini par montrer son derrière aux visiteurs de l’Exposition universelle à force d’être exaspéré des quolibets qu’ils lui jetaient en passant devant ses fenêtres ouvertes.

Observations

Contrairement à une fantaisie comme « Petin, Mouillarbourg et consorts », cette pièce doit être jouée avec tout le sérieux et la pompe habituels dans un vrai tribunal.

La conversion d’Alceste

Descriptif technique

Pièce en six scènes et en vers classiques, à jouer évidemment en costumes du Grand Siècle. Quatre des cinq personnages sont les protagonistes du Misanthrope de Molière. Alceste et Célimène (seul rôle féminin) se partagent la vedette, mais Oronte, un peu plus ridicule que dans Molière, a lui aussi un rôle de choix.

Pour être exhaustif, il faut faire mention d’un minuscule rôle de valet (Flipotte).

Argument

Alceste (le Misanthrope de Molière) s’efforce de voir ses contemporains avec plus de tolérance et d’humour que dans la pièce classique. Peine perdue: cela lui vaut aussitôt tant de déconvenues qu’il ne peut que revenir à sa philosophie atrabilaire.

Observations

Il s’agit d’un pastiche du Misanthrope de Molière, et non d’une parodie. Le français employé étant sciemment désuet, on peut accentuer l’effet comique en prononçant les alexandrins de la façon pompeuse que plus aucun acteur n’accepterait aujourd’hui.

Un client sérieux

Descriptif technique

Fantaisie judiciaire en sept scènes, avec neuf personnages, tous masculins. La vedette est sans conteste l’avocat, qui a coup sur coup, à la fin de la pièce, deux longues plaidoieries pleines de grandiloquence.

Argument

Un avocat sans scrupules déploie des trésors d’éloquence et de mauvaise foi sur une affaire dépourvue du moindre intérêt, d’abord pour défendre son client, et aussitôt après pour l’accabler car il est nommé procureur pendant l’audience. Il retourne alors ses propres arguments comme des crêpes.

Observations

Pièce vraiment typique de l’humour et du style de Courteline, avec un texte très soigné et voué à de jolis numéros de cabotinage.

Boubouroche

Descriptif technique

Pièce en deux actes avec huit personnages (dont un rôle presque muet). Personnages principaux : un homme ayant la quarantaine et paraissant davantage (cocu pathétique) ; une femme d’une petite trentaine d’années (femme cynique capable de jouer la sincérité à la perfection). Principaux personnages secondaires : un beau gosse, un vieux monsieur.

Argument

Un brave homme naïf est exploité par ses camarades de jeux, et par ailleurs aussi cocu qu’on peut l’être depuis huit ans, sa maîtresse (qu’il entretient) faisant même vivre son amant sous son toit. Le voisin de palier de cette femme l’ayant dénoncée, le pot aux roses est découvert; mais rien qu’en lui jouant la comédie des sentiments et sans l’ombre d’une dénégation crédible, la jeune femme parvient à reconquérir la confiance du cocu.

Observations

On joue en général cette pièce comme une simple bouffonnerie, mais le personnage du cocu, non pas stupide mais aveugle car amoureux, pourrait se prêter à une interprétation beaucoup plus grinçante, qui est bien celle que Courteline souhaitait à l’origine.