Le gendarme est sans pitié

Descriptif technique

Pièce en trois scènes avec quatre personnages, tous masculins.

Argument

Un gendarme particulièrement susceptible, raide et inculte, ne tolère aucune atteinte au prestige de l’uniforme, et sanctionne tous ceux qui prononcent diverses expressions populaires ou savantes, dans lesquelles il entend des injures faute d’en saisir le sens. Sa sévérité finit par l’opposer à un nobliau de la commune, homme affable et pacifique qu’il pousse à bout par sa sottise.

Observations

La pièce a été écrite en collaboration avec Edouard Norès.

L’ambiance étant très rurale et IIIe République, il est presque indispensable que le gendarme roule les r.

Les gaîtés de l’escadron

Descriptif technique

Fantaisie militaire en neuf tableaux. L’inventaire des personnages ne comporte pas moins de 22 noms (dont un seul rôle féminin), mais il est assez fantaisiste (voir plus bas pour un inventaire plus détaillé) ; il est probable qu’en employant le même acteur pour plusieurs rôles on puisse notablement réduire la distribution. Personnages principaux : le capitaine et le général, tous deux approchant la soixantaine et pleins de bienveillance pour leurs hommes ; l’adjudant, caricature typique de la brute galonnée ; et deux tire-au-flanc, jeunes gars d’origine très populaire. Les rôles plus secondaires ont des profils voisins de ceux qui précèdent.

Argument

Dans un régiment de cavalerie principalement constitué de tire-au-flanc, un capitaine débonnaire fait son possible pour protéger ses hommes contre la vindicte des petits chefs sans trop entamer son autorité. Un général en tournée d’inspection va en un clin d’œil mettre le doigt sur tous ces petits arrangements pris avec le règlement.

Observations

Pour cette adaptation théâtrale, Courteline a travaillé en collaboration avec un certain Edouard Norès.

La pièce n’est certes pas militariste, mais pas antimilitariste non plus. Quelques effets comiques sont purement visuels, donc incompréhensibles sans les didascalies… et pas toujours très drôles avec. Un enregistrement fait de morceaux choisis serait sans doute plus percutant que le décalque du texte intégral.

Personnages (inventaire encore à compléter, par ordre alphabétique)

  • Barquetti ; maréchal des logis (de semaine au moment de la pièce) ; pas très respectueux d’Hurluret, mais sensible au fait qu’il s’agit d’un brave homme ;
  • Bernot ; fourrier, sans que son grade soit précisé, mais c’est de toute évidence un sous-officier de carrière, et il s’adresse à Favret pratiquement comme à un égal ;
  • Bourre ; brigadier ; a un certain talent pour inventer des motifs de punition ; fait partie de ceux qui s’engagent à parler au général ; petit rôle ;
  • Chantavoine ; seulement cité dans l’inventaire des personnages d’une scène… où il ne semble pas figurer !
  • Croquebol ; soldat « en bordée » et même déserteur ; simple figurant ;
  • Dupont ; maréchal des logis, chargé d’amener les réservistes ; petit rôle ;
  • Faës ; simple cavalier ; rôle réduit à presque rien ;
  • Favret (« chef », c’est-à-dire aujourd’hui maréchal des logis chef — mais à l’époque ça a l’air de correspondre plutôt à une sorte de sous-officier en chef pour tout l’escadron) ; sous-officier bientôt rendu à la vie civile, dépourvu d’illusions comme de conscience professionnelle, d’autant qu’il a peu d’estime pour Hurluret ; fait faire son travail par Péplat ;
  • Flick (adjudant) ; la brute galonnée typique, autoritaire (généralement en vain), stupide et agressif ;
  • Fricot ; tire-au-flanc, voleur, menteur, au demeurant le meilleur fils du monde… mais libérable, donc extrêmement indiscipliné ;
  • Général (le -) ; vieux renard à qui on ne la fait pas ;
  • Hurluret (capitaine) ; la crème des hommes, beaucoup trop indulgent avec ses hommes qu’il aime comme un père ;
  • Joberlin ; première classe ; sans doute pour cette raison, un peu m’as-tu-vu ; Péplat l’accuse « d’être tout le temps à chialer » ; en particulier, se plaint de la nourriture ; c’est le seul qui osera se plaindre devant le général, ce qui lui vaudra d’ailleurs d’être puni comme forte tête, aucun de ses camarades n’ayant le courage de le soutenir ;
  • Joussiaume ; aide de cantine ; aucune réplique ;
  • La Guillaumette ; soldat « en bordée » et même déserteur ; simple figurant ;
  • Laigrepin ; fait partie de ceux qui affirment vouloir parler au général ; il se dégonflera, bien entendu ;
  • Laplotte ; alter ego de Fricot (ils jouent un duo) et libérable comme lui ; le général le décrit comme un gros garçon ;
  • Ledoux ; libérable (« de la classe ») bagarreur ; « pays » de Vergisson ; décrit par le général comme un « gros rouge qui a une figure si honnête » ; ce n’est pas un grand rôle ;
  • Ledru ; réserviste, un peu paumé, souffre-douleur de tout le monde ; le capitaine lui affirme qu’il va être cocufié, il ne trouve pas de lit (raison pour laquelle il finit en cellule), et on l’oblige à payer sa tournée ;
  • Madame Bijou (cantinière) ; vieille femme un peu acariâtre, mais qui n’a pas toujours été farouche ;
  • Mistoque ; brigadier ; petit rôle ;
  • Mousseret (sous-lieutenant) ; jeune officier inexpérimenté, tout juste sorti de Saint-Cyr, cassant car il sent bien qu’il est trop jeune pour être respecté ;
  • Péplat ; bleu qui fait fonction de scribe de Favret ; il oublie de donner à l’officier de semaine la dépêche annonçant l’arrivée des réservistes; c’est lui qui élabore les topos à la place de Favret pour échapper à une punition ; s’engage comme beaucoup d’autres à parler au général ;
  • Potiron (réserviste) ; civil dans l’âme, totalement rétif à la discipline ; joyeux drille, immédiatement sympathique à tous ; son rôle comprend une chanson ;
  • Rosette (maréchal des logis) ; sans doute pas très consciencieux, on le surprend à la cantine alors qu’il est censé être de garde ; une victime de Flick ;
  • Sinoquet ; fait partie de ceux qui affirment vouloir parler au général (bien qu’il soit cité lors de l’appel des réservistes et ne soit donc a priori pas au courant de grand-chose) ; très petit rôle ;
  • Vanderague ; rôle parfois chanté (et donc tonitruant) ; pas bien malin, de toute évidence (accepte sans broncher les punitions les plus injustes) ; s’est fait voler un balai, ce qui l’empêche de nettoyer sa chambre et lui vaut d’être puni pour cela ; également puni (probablement à tort) pour une attitude anticléricale ; dépensier et donc fauché ; suggère d’aller casser la figure au cuisinier pour protester contre la piètre qualité de la soupe ;
  • Vergisson ; « pays » de Ledoux; d’abord pas dupe des rodomontades de Joberlin, finit lui aussi par promettre de s’adresser au général — devant qui il se dégonfle lamentablement après avoir été surpris sans bretelles ;

L’extra-lucide

Descriptif technique

Scène courte avec deux personnages. Le rôle féminin est de préférence à confier à une femme à la voix très grave.

Argument

Un gogo se présente chez une voyante, qui utilise ses pouvoirs paranormaux supposés pour lui apprendre qu’il est cocu.

Observations

Une ambiance mystérieuse et ésotérique est nécessaire, et l’actrice doit donc pouvoir prendre une voix sépulcrale.

Une évasion de Latude

Descriptif technique

Pièce en trois scènes avec trois personnages masculins.

Argument

Latude a inventé un nouveau moyen de s’évader en se cachant dans un matelas que doivent carder… deux cardeurs. Hélas pour lui, ces deux ouvriers (au langage particulièrement châtié) commencent par battre comme plâtre le matelas pour le dépoussiérer, puis le jettent par la fenêtre pour s’épargner la peine de le porter.

Observations

Il ne semble pas que cette pièce ait été représentée du vivant de Courteline.

Le droit aux étrennes

Descriptif technique

Pièce courte en cinq scènes avec cinq personnages, dont un seul rôle féminin (beau morceau de bravoure pour une actrice ayant une quarantaine bien tassée, et encore capable de jouer les petites pestes). Le rôle principal est tenu par un homme entre deux âges.

Argument

Un bourgeois établit la liste des étrennes qu’il reçoit (aucune) et de celles qu’il se croit obligé de donner à quantité de fâcheux et de casse-pieds. Alors qu’il est au milieu de cet inventaire à la Prévert, d’autres importuns viennent avec insolence réclamer leur part, notamment une ancienne maîtresse qui évoque avec beaucoup de verve tous les tours pendables qu’elle a joués au malheureux.

Observations

Pièce loufoque mélangeant la prose et les vers ; dans l’idéal, ces vers seraient chantés, mais ce n’est pas indispensable. A noter que certains de ces vers sont faux (nombre de syllabes insuffisant) tels qu’ils ont été transcrits, et il ne faut pas hésiter à les modifier quelque peu pour le corriger : Courteline était parfaitement capable d’écrire des vers classiques (voir « la Conversion d’Alceste »), et les erreurs de versification sont très vraisemblablement dues à une transcription fautive.

La cruche

Descriptif technique

Pièce en deux actes avec six personnages (huit en comptant les figurants) dont trois principaux : deux hommes d’un peu plus de quarante ans et une jeune femme. Les rôles ne prêtent pas à rire (sauf un, marginalement), ce qui est inhabituel chez Courteline.

Argument

Une jeune femme, en ménage avec un fat qui la méprise et rêve sans cesse de la tromper, devient la maîtresse du meilleur ami de ce dernier, personnage désabusé mais sincère. Après une explication acerbe entre les deux amis, le fat parvient à reconquérir la jeune femme en lui offrant ou plutôt lui imposant le mariage.

Observations

Il ne s’agit pas à proprement parler d’une pièce de Courteline, mais plutôt de l’adaptation théâtrale de sa nouvelle « J’en ai plein le dos de Margot »; cette adaptation a été réalisée en collaboration avec Pierre Wolff. Ce dernier étant mort en 1944, l’appartenance de cette pièce au domaine public ne sera totalement établie qu’en 2015.

En dépit des ridicules d’un des deux personnages masculins, la pièce est sensiblement plus grinçante que comique.

Le commissaire est bon enfant

Descriptif technique

Pièce en six scènes et, théoriquement, huit personnages (un seul rôle féminin); pour peu qu’on ait une petite collection de postiches et des comédiens doués pour simuler les accents, il n’est pas très difficile de réduire la distribution à trois acteurs et une actrice. Personnages principaux : le commissaire, cassant mais trouillard; le fou, néanmoins homme bien élevé.

Argument

Un commissaire tyrannique mais poltron, qui consacre l’essentiel de son énergie à envoyer bouler tous ceux qui viennent se plaindre à lui, quand ce n’est pas à incarcérer les honnêtes gens qui lui manquent de respect, est séquestré et terrorisé par un fou qui l’accuse (non sans quelques apparences de raison) d’être encore plus dément que lui.

Observations

La pièce a été écrite en collaboration avec Jules Lévy.

Le rythme de la pièce étant très important, il faut sans doute faire un peu le tri à l’enregistrement parmi les didascalies ; mais certaines sont nécessaires au comique.

La cinquantaine

Descriptif technique

Bouffonnerie mettant en scène un couple de vieux chanteurs. Deux petits rôles masculins de complément.

Argument

Un couple de mendiants musiciens parvient à s’introduire au théâtre pendant un entracte. Ils chantent des mélodies sentimentales et patriotiques ridicules, tout en s’insultant copieusement à mi-voix.

Observations

La musique des chansons avait été composée par Paul Delmet, compositeur à succès de l’époque, et il serait très intéressant de la retrouver (notamment pour les parties instrumentales, pendant l’exécution desquelles les comédiens s’insultent). Mais les paroles de Courteline peuvent suffire à l’effet comique.

Les Boulingrin

Descriptif technique

Pièce burlesque en sept scènes, avec quatre personnages (dont deux rôles féminins).

Argument

Un pique-assiette se présente chez un couple qu’il croit pacifique. Tout au contraire, son arrivée déclenche l’explosion entre les époux, qui se mettent à se disputer et se battre, d’abord entre eux, puis surtout avec leur visiteur dès que ce dernier tente de s’interposer. La pièce s’achève en chaos général.

Observations

L’argument est mince voire inexistant, mais la mécanique comique est parfaitement réglée ; c’est du grand art.

Les balances

Descriptif technique

Dialogue entre deux hommes (si l’on veut vraiment être exhaustif, on peut mentionner qu’un domestique prononce une réplique avant de disparaître). L’un des deux rôles comporte de longues périodes oratoires.

Argument

Un honnête homme rend visite à un avocat de ses amis après un court séjour en prison principalement dû à l’absurdité des lois et règlements. Ses démêlés avec la Justice sont principalement dus au fait qu’il est propriétaire d’une maison frappée d’alignement qui menace ruine et qu’il n’a pas le droit de réparer.

Observations

On retrouve le personnage de La Brige, déjà protagoniste dans « l’Article 330 »; bien qu’il soit moins provocateur, il commence à prendre l’habitude d’être périodiquement mené en prison.